Corpus thérapie
(extrait)
Elle l’a quitté mais ne quitte pas son esprit ni son corps. Il ramène tout à elle, à ce qu’il a perdu, à la souffrance qui l’habite et lui colle à la peau. S’il trébuche et tombe souvent, Jacques Gamblin emploie son talent et son énergie à rire de son malheur pour mieux se relever. Il parle, bondit et danse, et parole et mouvements mêlés lui ouvrent la voie d’un ailleurs apaisé tout au long d’un spectacle jamais désenchanté. Tout est normal mon cœur scintillebouillonne de bout en bout d’une poésie pleine de vie.
Dans cette partition pour homme quitté, Jacques Gamblin a eu la bonne idée de s’entourer d’une multitude de personnages : une musaraigne, un éléphant, un ostéopathe, une girafe, un tronc sans tête, un trou du cul, une miss Picardie, des femmes qui passent sans s’arrêter… qui tous l’interrogent sur la mystères du cœur. Le cœur qui n’est pas à gauche comme on le croit trop souvent mais au centre… de tout. Il y a aussi les jambes, ses jambes à elle, et puis son dos à lui qui se bloque et donne l’occasion d’une des scènes les plus hilarantes chez son ostéopathe et aussi les mains, le cou, les yeux… Le corps est omniprésent dans Tout est normal mon cœur scintille à la fois dans le texte et la scénographie. Pour l’accompagner dans cette incarnation à la fois drôle et sensuelle, il s’est entouré des danseurs Bastien Lefèvre et Claire Tran. Leur présence lumineuse et poétique épouse sa gestuelle telle une ombre bienveillante qui l’aide à se relever et à tenir debout. (…)
