Les trésors cachés des Batignolles

(extrait)

Les Batignolles. Derrière ce nom qui chante joliment à l’oreille se cache l’un des quartiers les plus agréables à vivre de la capitale. Une enclave à l’écart de la frénésie parisienne et qui promet de goûter à une vraie vie de village sans pour autant rester repliée sur elle-même. On vous y emmène.

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L’origine du mot Batignolles reste incertaine. Il pourrait venir du latin « batillus » ( le moulin) ou du provençal « bastidiole » ( petite bastide ) en référence aux constructions qui s’y trouvaient au 18ème siècle. Au début du 19ème, les commerçants aisés tombèrent sous le charme de ce joli coin de campagne et y firent construire leur résidence secondaire avec jardin où ils venaient se reposer et respirer le bon air le dimanche. En 1830, nait la commune de Batignolles-Monceau qui compte alors 3000 habitants. Puis les opérations immobilières se multiplient alors même que les travaux du baron Haussmann entre 1852 et 1870 poussent hors de Paris les parisiens les plus modestes. 

Ce n’est qu’en 1860 que le village des Batignolles fut rattaché à la commune de Paris, date à laquelle la capitale fut divisée pour la  première fois en 20 arrondissements. 

Dans la seconde moitié du 19ème siècle, une riche vie culturelle rythmait le quartier. Outre Paul Verlaine qui passa aux Batignolles une partie de sa jeunesse de 1857 à 1870, le poète Stéphane Mallarmé, établi rue de Rome, y réunissait une société brillante et cultivée. À la même époque, un groupe de jeunes peintres d’avant-garde se fédérait autour d’Édouard Manet prenant le nom de Groupe des Batignolles. La plupart de leurs réunions se tenaient au café Guerbois aujourd’hui disparu mais dont une plaque témoigne de l’emplacement au 11 avenue de Clichy. Manet, Renoir, Monet, Sisley et Bazille sont de toutes les réunions ou presque. Ils sont fréquemment rejoints par Pissarro, Degas, Zola et le photographe Nadar et développent des idées et théories dans le but de s’extraire de la peinture académique de l’époque. C’est là que naîtra le mouvement appelé par la suite impressionnisme et parmi ces artistes, nombreux sont ceux qui s’affirmeront comme les grands maîtres de ce mouvement. Un tableau de Fantin-Latour Un atelier aux Batignolles a immortalisé le Groupe des Batignolles en 1870. Plus récemment, la chanteuse Barbara qui vécut rue Brochant, a chanté le square des Batignolles dans sa chanson Perlimpinpin. Jacques Brel vécut, lui, dans la paisible Cité Lemercier où il écrivit sa célèbre chanson Ne me quitte pas. (…)