(extrait)
Arménienne d’Iran, Kariné est née, a grandi, puis s’est mariée à Téhéran avant de devoir s’exiler. Doublement déracinée, elle a préservé sa culture comme elle le pouvait. Par la langue arménienne, douce, chaude, qui l’a bercée et dont elle berce ses enfants. Et puis, pas ses recettes qui racontent l’Arménie et la plongent dans ses souvenirs. La cuisine, ce fut une conquête. Sa mère, intellectuelle, ne voulait pas que sa fille « perde son temps » aux fourneaux. « Va plutôt prendre un livre ! » lui disait-elle. Kariné regardait alors cuisiner sa tante ou sa grand-mère en se disant qu’un jour, elle aussi…

Le menu proposé par Kariné est typique des Arméniens d’Iran, et même si l’on trouve des plats identiques chez les Arméniens de Turquie, du Liban, de Syrie ou d’Arménie – les dolmas notamment-, chacun a ses spécialités propres. Les dolmas c’est le plat arménien par excellence, l’incontournable de toutes les fêtes. Toute la difficulté consiste à les rouler assez fin pour les manger en une seule bouchée. La salade olivier proposée en entrée peur aussi se déguster en apéritif sur des blinis. Nous aurions pu également ouvrir le repas avec du soujouk ou du basterma, vedettes de la charcuterie arménienne, particulièrement réputée. (…)