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La genèse d’une belle l’histoire
Toutes les grandes épopées ont un point zéro. Le moment magique où se produit l’étincelle qui allume la mèche. Pour la compagnie Ponant, cette mise à feu s’est produite en janvier 1985 dans l’esprit de Jean-Emmanuel Sauvée. Naviguant sur un cargo entre Le Havre et Valparaiso, il est de quart à la passerelle, à la sortie du canal de Panama, lorsqu’il aperçoit un chapelet d’îles désertiques au bout de ses jumelles. D’après la carte, il s’agit de l’archipel des Perles dont il ignore tout. Intrigué, il réalise alors que le globe recèle sans doute de nombreux endroits inexplorés comme celui-ci. Son destin se noue là, à cet instant précis où il imagine pour la première fois offrir à des passagers la chance unique « d’aller là où d’autres ne vont pas ». Tout est déjà là. Mais tout reste à inventer (…)

Cap sur l’Antarctique
L’expédition blanche est une conquête et souvent le rêve d’une vie. Nul ne peut s’aventurer dans ce paradis blanc, amarré aux confins du monde, sans laisser derrière lui ses repères habituels. Tout commence à Ushuaia en Terre de Feu, ville du bout du monde, nichée au pied des montagnes andines d’où Le Boréal appareille pour les terres australes.
Des étendues blanches à l’infini
Le navire quitte une terre familière et rassurante pour faire route plus au Sud, à la découverte de terra incognita où l’homme n’est qu’un visiteur éphémère. À l’horizon, au cœur de la péninsule antarctique, nul village, nulle société humaine si ce n’est celle des chercheurs établis sur des bases scientifiques. Le continent blanc est le royaume des manchots, des cétacés et des icebergs. Fendant l’eau dans le célèbre passage de Drake où convergent trois océans, Le Boréal attire dans son sillage des colonies de pétrels des neiges qui virevoltent en un élégant cortège aérien. Bientôt, le navire atteindra une péninsule fascinante de mystère où règne une ambiance unique au monde.
Après deux jours en mer escortés d’orques, de baleines à bosse et suivis par un ballet de gracieux damiers du Cap se jouant des vents porteurs, les passagers du Boréal retiennent leur souffle au moment de franchir la ligne mythique du Cercle polaire antarctique. L’aventure ne fait que commencer.
Après avoir viré de bord, le navire met cap au Nord pour atteindre Neko Harbor, réputé pour être l’un des plus beaux sites de la péninsule antarctique. Et c’est un fait. Dans un décor de montagnes vertigineuses et d’icebergs sculptés tels des vaisseaux blancs drapés de brume, une faune terrestre abondante se presse sur la banquise dessinant un tapis sombre à perte de vue. Le spectacle semble irréel (…)